MADAME MARTHE NDAYIZIGIYE. & R.D.I RWANDA RWIZA.
LES RÉFUGIÉS RWANDAIS EN RDC PAYENT LES FRAIS DE LA POLITIQUE D'AGRESSION DU PRÉSIDENT PAUL KAGAME
Guerson_N: Bonjour, pour le commun des mortels, pourriez-vous avoir l'amabilité de vous présenter et de présenter votre parti à nos lecteurs ?
Marthe_NDAYIZIGIYE: Bonjour, merci pour l’entretien. Je m’appelle Marthe Ndayizigiye, titulaire d’un MBA en gestion des affaires de l’Université des Sciences appliquées de Cologne. Je compte plus de 20 ans d’expérience dans des contextes internationaux, notamment en Afrique et en Europe, exerçant dans les domaines de la finance, de l’audit et du renforcement des capacités institutionnel. Je suis actuellement porte-parole de RDI-Rwanda Rwiza (Rwanda Dream Initiative – Rwanda Rwiza), un parti fondé en août 2010 par des exilés politiques rwandais, dont Faustin Twagiramungu, Hildebrand Kayibanda et Jean-Marie Mbonimpa, avec pour ambition d’instaurer une transition démocratique, pacifique et inclusive au Rwanda.
RDI est un parti résolument panafricain et pacifique, fondé sur les valeurs de vérité, justice, liberté et égalité. Nous défendons fermement les droits humains et œuvrons pour la restauration d’un État de droit garantissant un avenir juste et équitable à tous les Rwandais. La lutte contre les inégalités sociales est au cœur de notre engagement politique.Conscients que notre mouvement est né en exil, nous nous mobilisons pour la protection des réfugiés rwandais à travers le monde et militons pour leur retour digne, libre et sécurisé dans leur pays d’origine mais également pour l’ouverture de l’espace politique.
Guerson_N: Suite à l'annonce de l'accord de principe entre la RDC et le Rwanda, vous avez publié ce jeudi 01 mai 2025 un communiqué appelant à protéger les plus de 250 000 réfugiés rwandais vivant à l'Est de la RDC. Quelles sont en réalité vos inquiétudes les concernant ?
Marthe_NDAYIZIGIYE: Nous redoutons que l’accord de principe entre Kigali et Kinshasa n’ouvre la voie à des retours forcés ou à des opérations sécuritaires, exposant ces populations vulnérables à des persécutions, des violences ou des arrestations arbitraires à leur retour au Rwanda. En nous référant au Rapport Mapping, nous exprimons également notre crainte que certains réfugiés soient enrôlés de force dans l’armée rwandaise et utilisés dans des opérations de déstabilisation des pays voisins. Nous tenons enfin à condamner fermement la dépossession illégale des réfugiés contraints à l’exil depuis plus de 30 ans, dont les terres et biens ont été accaparés, sans aucun cadre de restitution ou de justice.
Guerson_N: Sachant qu'il y a de par le monde entier près de 3.O00 000 réfugiés rwandais suite à la tragédie rwandaise de 1994, ne serait-il pas mieux de traiter le cas des réfugiés rwandais dans leur globalité plutôt que de privilégier ceux de l'Est de la RDC ?
Marthe_NDAYIZIGIYE: Il est impératif de trouver une solution globale. Néanmoins, la situation des réfugiés en RDC en raison de leur grand nombre, de leur concentration géographique, mais aussi de la précarité extrême dans laquelle ils vivent suite à l’agression du Rwanda envers la RDC revêt un caractère urgent. Toutefois, le problème est global : les millions de réfugiés rwandais partout dans le monde partagent les mêmes craintes concernant un retour sans garanties. Une approche globale moyennant les gages de garanties, coordonnée avec les pays d’accueil, le HCR et le régime de Kigali, reste la solution la plus pertinente pour traiter ce dossier de manière complète. Parmi les garanties essentielles, il y a l’ouverture de l’espace politique, le rétablissement de la vérité historique, la justice pour tous et les mesures de réparation des injustices du passé.
Guerson_N: Le rapatriement étant volontaire, quels sont les prérequis que vous avez pu identifier dont le gouvernement rwandais doit mettre en place pour pouvoir convaincre les réfugiés à opter pour le retour au bercail ?
Marthe_NDAYIZIGIYE: Plusieurs prérequis sont essentiels :La mise en place de mécanismes de garanties sécuritaires sous supervision internationale ; Une véritable ouverture d’espace politique permettant la liberté d'expression, le pluralisme et la fin des persécutions contre les opposants ; La libération des prisonniers politiques, des journalistes et autres victimes de répression des droits fondamentaux. La réhabilitation judiciaire pour mettre fin aux accusations généralisées de "génocidaires" ; Des programmes de réintégration économique et sociale pour assurer une réinstallation digne.La mise en place de mécanismes fiables pour la restitution des propriétés et/ou l’octroi de compensations équitables.Ces mesures doivent être accompagnées d’une reconnaissance officielle des souffrances des exilés et d’un engagement sincère envers la réconciliation nationale.
Guerson_N: Le régime actuel du Rwanda a tendance à occulter l'existence des réfugiés en RDC, les taxant tous sans exclusion du plus grand (vieux ) au nouveau-né (voir même le fœtus) d'être des génocidaires en cavale. En attendant que le gouvernement rwandais puisse les reconnaître et s'engager à trouver une solution, quelles sont les initiatives de votre parti, le RDI, prévues ou engagées pour sonner l'alarme ?
Marthe_NDAYIZIGIYE: Notre parti a lancé plusieurs initiatives concrètes
Commentaires
Enregistrer un commentaire